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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 10:42

On peut dire de moi ce qu’on veut, mais on peut difficilement nier que j’aie un grand sens de l’humour. Ce qui m’amène à apprécier tout particulièrement les humoristes. Les vrais, hein, pas ces pâles succédanés qui envahissent les écrans de nos jours et qui s’imaginent qu’il suffit de dire « bite, cul, nichons » pour être drôles. Je ne donne pas de nom, tout le monde les aura reconnus, on ne voit qu’eux dans les émissions dites « de divertissement ».

Je suis donc constamment à l’affût des nouveaux talents.

Et là, hier matin, j’ai été servi ! Quand je l’ai entendu, j’ai dû me pincer pour être certain que je ne rêvais pas. Mais non… À la voix, j’ai compris que ce n’était ni Sophia Aram ni Charline. Et ce n’était pas non plus Guillaume Meurice, ni François Morel. Pour autant, je n’avais pas ri comme ça depuis… va savoir !

Vous l’aurez deviné, je parle de Manuel Valls. Jusque là, rien n’avait permis de supposer que le personnage avait fait l’école du rire ou qu’il avait une âme de comique troupier. Lèvres serrées, menton projeté vers l’avant, façon adjudant Kronenbourg, ton impérieux et cassant, on le voyait mieux dans le rôle du croquemitaine qu’on appelle pour que les gosses mangent leur soupe que dans celui d’un Bourvil de la Grande Couronne…

Pourtant, à bien y songer, il y avait eu comme un signe avant-coureur, une espèce de coup de semonce, un avertissement… Si, si, rappelez-vous, juste au lendemain du Brexit : j’en avais d’ailleurs fait l’observation, le 26 juin dernier, dans une petite chronique intitulée « Humour politique ». Depuis trois mois, des manifestations se déroulaient contre la loi El Khomri, et lui-même leur restait sourd, ce qui ne l’avait pas empêché de commenter le Brexit en ces termes : « Il faut revenir à l’essentiel : écouter les peuples […] ».

J’en avais tiré la conclusion qu’il méritait bien de se voir décerner le prochain prix de l’humour politique.

Aujourd’hui, Manuel Valls veut supprimer le 49.3 (hors textes budgétaires, parce que, quand même, faut pas déconner complètement). Lui, qui y a recouru six fois ! Que n’a-t-il mis ses convictions (car je suppose qu’il s’agit de « convictions ») en œuvre à ces moments-là ? Que n’a-t-il expliqué que, s’il le voulait il pourrait recourir au 49.3 mais que cet outil lui semblait anti-démocratique et donc qu’il ne l’utiliserait pas ?

J’en conclus que cette annonce est ce qui peut se faire de plus ignoblement démagogique. La candidature de Valls pour la primaire semble sévèrement patiner dans la semoule : il faut donc faire flèche de tout bois, quitte à se renier. (Edgar Faure, qu’on accusait d’être une girouette, répondait : « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ! ») Lui, il dit : « J’ai appris », un peu comme Sarkozy nous disait qu’il avait changé. Moi, j’en conclus qu’il a gouverné « sans savoir », ce qui explique bien des choses. Vous allez voir que dans pas longtemps, Valls va nous expliquer qu’il est opposé à la création d’une Inspection Générale de la Justice, dernier décret qu’il a signé avant de quitter ses fonctions, et qu’il l’a signé sans comprendre…

Bon, le prix de l’humour politique, je le lui ai déjà décerné en juin. Deux fois dans l’année, ça serait un peu too much, non ?

Par contre, je peux créer un nouveau prix, hebdomadaire celui-là, parce que j’ai l’impression que les candidats vont se bousculer au portillon.

Le prix du foutage de gueule, par exemple.

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Published by old-labazou - dans ACTUALITE

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